κύμβαλον

Critique de l'exposition Crash

« L’exposition Crash présente des photos magnifiées de cymbales dont le trou de fixation central a été agrandi. Le résultat évoque un disque d’accrétion gravitant autour d’un trou noir, horizon énigmatique au-delà duquel même la lumière ne parvient pas à s’échapper.

Si les Gongs de Tousignant nous parlaient de la lumière dans le langage du son, les bandes de couleurs interférant entre elles pour susciter des teintes nouvelles, la série Crash répond à ce dialogue synesthésique par sa contrepartie, où la lumière adopte la grammaire du son. C’est ainsi que l’obscurité devient le tenant-lieu du silence, un effondrement cataclysmique sur soi-même que l’on ne peut que supputer.

Ce rapport à soi est d’ailleurs transposé au plan ludique dans l’installation Instrumentalisation, où la densité du corps devient le lieu de percussion et où l’artiste s’applaudit sarcastiquement de son propre désastre.

Suivant une piste étymologique, mentionnons que le mot « cymbale » est originaire du Grec κύμβαλον (kumbalon) signifiant jeté ensemble, et a la même origine que le mot « symbole ».

À travers cette magnification du silence à l’échelle astronomique, ce rapport réflexif du « symbole » à lui-même devenant vacarme inaudible, se trouvent les jalons d’une délinéation de l’art. »

Sébastien Cloutier

Partager

Recherche