Hop! Percute!

Hop! Percute!

Jean-François Caron

Voir, Alma, 10 septembre 2009

Langage Plus présente l’oeuvre percutante de Sébastien Pesot, travail faisant preuve d’une orchestration brillante…

Tout de suite en entrant dans la galerie de Langage Plus, on sait que l’exposition présentée fera du bruit. Contre un mur autoportant sont accrochées des dizaines de cymbales au reflet hypnotisant, certaines portant des traces d’usure, d’autres simplement brisées, gardant la marque de toute une histoire sonore. Sur un autre mur, c’est toute une batterie qu’on a renversée et accrochée là, comme en apesanteur, attendant que naisse un percussionniste qui pourrait marcher sur les murs. Enfin, trois écrans trouvent une place centrale dans l’aménagement de la galerie.

Avec le projet Caméra orchestra, Sébastien Pesot jumelle deux passions: la musique et les arts médiatiques. En effet, avant de cofonder le collectif Perte de signal en 1997, il avait été membre d’une formation qui avait tourné à plusieurs endroits au Canada.

Si les instruments présentés en situation de déséquilibre dans la galerie de Langage Plus ont surtout prouvé le maximum de leur pertinence lors de la performance présentée par l’artiste dans le cadre de l’événement Tam tam macadam, c’est surtout l’installation vidéographique qui interpellera les visiteurs.

Intéressé par la synchronicité et le synchronisme entre l’image en mouvement et le son, Pesot propose trois monobandes vidéographiques indépendantes (soit une par écran) qui trouvent leur lien dans leur orchestration simultanée. Chaque court film agit donc comme un musicien que l’artiste aurait dirigé pour arriver à une harmonie sonore et percussive. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça fait du bruit…

Malgré les éléments filmiques disparates qui captent l’attention du visiteur ou détournent son regard, l’unité de l’oeuvre est remarquable, ce qui est rendu possible grâce à une trame sonore unique produite à partir du bruitage de chaque vidéo. Il en résulte le surgissement d’une harmonie qui n’est pas sans rappeler certains projets de l’Infonie qui retentissaient entre 1969 et 1973, répondant ainsi au Refus global de Borduas.

À noter l’extraordinaire synchronisme du travail de Pesot, que la moindre imperfection aurait automatiquement discrédité sans autre procès. Un piège que l’artiste a su éviter de main de maître.

http://voir.ca/arts-visuels/2009/09/10/sebastien-pesot-hop-percute/ 

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